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FORMES ET MATIERES - JUIN 2020

Du  25 juin au 16 août 2020

Galerie d'art

LIVRE D'OR

En apparence nous accusons un retard, disons de deux mois.
Mais ce n’est pas comme ça que nous le voyons.
Même si ce retard a pu donner un sentiment de solitude, de perte, et d’inquiétude, il nous a apporté en même temps l’occasion de pouvoir réfléchir sur ce qui compte vraiment pour nous.

Comme du temps pour réaliser qu’il y aura un après. Qu’il faut continuer à croire que la solidarité entre nous est indispensable, et croire que la culture persistera dans son pouvoir de nous lier les uns aus autres.

Alien UITHAM

Henri-Marc BECQUART

A 30 ans, je m’établis à Aix après mes études (sciences, nature et apiculture). Le hasard fait que je trouve un studio au Château Noir, près de la Sainte Victoire, là où Cézanne a peint. Cette grande et discrète demeure, noyée dans les pins, est réservée aux peintres. J’y rencontre de nombreux artistes qui m’initient au regard, et à l’approche cézannienne du motif. Je dévore les ouvrages consacrés à Cézanne que j’étudie passionnément. Quelques années plus tard, je loue un local, rue Boulegon, à Aix : un peu plus tard, je m’aperçois que, dans cette pièce, mourut Paul Cézanne, quatre vingt ans plus tôt. J’ai tant rêvé de suivre Cézanne que parfois des coïncidences m’ont menées à lui. J’avais envie de marcher dans ses pas. J’avais l’impression de comprendre sa peinture, au point que je pourrais la faire mienne. C’était un rêve. Je dus abandonner la peinture pour gagner ma vie. En tant que conteur de sciences, je continuai à dépeindre le monde d’une autre façon : la science est au motif ce que la poésie est au pinceau. Durant cette période de vie active, j’ai continué de fréquenter assidûment les musées, et de regarder de près les tableaux, en rêvant de peindre à nouveau. C’est en m’installant à Apt que je reprends la peinture. Depuis quelques années, je m’intéresse plus particulièrement au pastel (sec) : la mise en œuvre est plus rapide que la peinture à l’huile, cela facilite ma spontanéité. Je peux être plus rapidement dedans. Je m’y investis en cherchant ma liberté dans le mouvement, et j’essaie de trouver mon écriture personnelle. Je m’appuie sur la couleur, et la lumière me guide, c’est pourquoi j’aime la percevoir entre les arbres. A Cézanne, mon maître, qui continue de m’habiter, d’autres peintres s’ajoutent (Monet, Bonnard, Vincent Bioules, Vuillard, Soutine, Freud et plein d’autres). C’est ma première exposition depuis que je suis installé dans le Luberon. J’en suis très heureux et je me sens très honoré que mes œuvres figurent dans cette noble demeure de Reillanne vouée à l’art...et aux artistes.

Henri Marc Becquart
Apt

Françoise GORENFLOT

Le tissage enthousiasme ma vie depuis plusieurs années. Je travaille dans mon atelier, en Provence, Pays de Forcalquier, sur un métier à tisser traditionnel, des fibres naturelles : Cachemire, Soie, Mérinos, Alpaga, Yack, Coton, Chanvre, Lin… ainsi que des fibres de bambou et autres fils fantaisistes.

Inspirée par les couleurs et la lumière de Provence,  par les toiles des peintres, les formes minérales et les paysages naturels, urbains, je croise des fils extrêmement fins pour laisser place à la lumière en transparence du tissage de l'écharpe, du futur tableau textile.

 

Selon mes collections, j’aime travailler les motifs et les couleurs par la teinture. Avant tissage, j’applique de la teinture directement sur les écheveaux, technique de teinture en réserve appelée IKAT, je peins la chaîne montée sur le métier à tisser. Pendant le tissage, j’intègre des motifs de tapisserie inspirés des peintres Paul Klee, Sonia Delaunay, Malevitch, Kupka, …. . Après tissage, connues depuis le VIIème siècle au Japon, j’utilise les techniques de SHIBORI pour créer des motifs uniques.

 

Mes créations tissées expriment mon regard sur l’environnement, ma sensibilité des matières et l’esthétique des couleurs, ma quête de sens dans l’entrecroisement des Arts et des Savoirs-Faire traditionnels et ancestraux. J’aime présenter des thèmes identiques d’IKAT ou de SHIBORI en résonance de tableaux textiles et d’étoles. L’Art du tissage me permet de laisser libre court à mon inspiration, mon imagination, ma créativité. Mes fils sont des notes de musique dans une formule mathématique. Mon travail s’oriente aujourd’hui sur la couleur et la mise en volume du tissage.

 Judith de Vries

Pendant ses études à D'Witte Leli, son professeur de céramique Hannie Terpstra a offert
à Judith de Vries un sac de pigments de couleurs avec le commentaire: «Je pense que c'est quelque chose pour toi!" Judith a suivi une formation d'enseignante et a choisi la céramique artisanale comme orientation  associée à des formes de travail textile. (Judith travaillait déjà avec différents types d'argile.) Les pigments de couleur pour la céramique
venaient tout juste d'arriver sur le marché à l'époque, Cette matière à offert à Judith la
possibilité de colorer son argile de porcelaine de la manière la plus fantastique, la plus
nuancée sans les inconvénients des oxydes qui affectent souvent la propriété de l'argile
avec des fissures et / ou des déformations en conséquence. Judith c'est mise au travail
avec enthousiasme.
Au départ, elle a opté pour des techniques qui rappellent les formes de travail textile:
tissage, tressage, ce qui a donné lieu à des formes très ouvertes constituées de rouleaux
argile colorée. Ainsi les motifs de type ikat, obtenus par des barres coulissantes d'argile,
venaient de son univers textile.
À un moment donné, elle a découvert que lorsqu'elle mettait des tranches d'argile colorées
les unes sur les autres puis coupait à nouveau des tranches, elle pouvait obtenir des effets
spéciaux. Elle pensait avoir trouvé quelque chose d’unique jusqu'à ce qu'elle découvre
qu'elle utilisait une ancienne technique japonaise: la technique Nerikomi  qui permet de
mélanger des couleurs d'argile de différentes manières jusqu' à la possibilité d'utiliser les
modèles les plus fantastiques pour son travail de fabrication. Parce que cette technique
est très laborieuse, on l'appelle aussi le voleur de temps de l'artiste. Dans la technique
Nerikomy, l'artiste utilise la tranche d'argile colorée pour réaliser des formes avec une
variation et la Technique Neria dans laquelle l'artiste modèle la forme d'une boule d'argile
composée de couleurs différentes. Après que la forme soit réalisée, d'autres étapes plus
laborieuses suivent pour faire ressortir le motif et les couleurs au maximum, à travers le
grattage et le ponçage du motif. Le motif devient net et la forme devient plus mince, après
la première cuisson, l’objet est travaillé avec du papier de verre très fin pour le rendre lisse
et la surface douce.
Judith émaille l'intérieur pour souligner le contraste entre l'intérieur brillant avec l'extérieur
mat et aussi parce que c'est plus pratique pour garder l'intérieur de la porcelaine propre.
Au cours des trente dernières années, elle a développé cette technique de plus en plus et
a abouti à un travail avec une écriture très reconnaissable.
Une question intéressante qu'elle se pose est: quelle est la première source d'inspiration
ou d'association? Il arrive souvent qu'elle découvre quelque chose par hasard puis l'associe
à quelque chose d'existant, par exemple avec des fleurs ou des papillons. Après cela, ce
travail va déterminer son choix de couleurs et de motifs. Cependant, il se peut aussi
qu’elle s'inspire par exemple d'une visite au zoo, elle vit pratiquement à côté d'Artis avec
toutes ses surprises exotiques, et cela se traduit par une porcelaine vibrante de couleurs.

La galerie vous remercie pour votre visite et vous dit à bientôt! Et n'oubliez pas de mettre votre avis si vous le souhaitez sur le livre d'or.

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